Depuis des années, on se demandait si la loutre vivait ou non dans le cours d’eau. Même avec les pièges photos qui étaient installés, il était difficile d’être certain que la loutre habitait dans la région. Grâce à des tests ADN, lee mystère est donc levé : la loutre vit bien dans la Vallée de la Semois.
« Nous avons utilisé une technique innovante qui se base sur ce qu’on appelle l’ADN environnemental. », explique Corentin Rousseau, expert au WWF-Belgique. Chaque espèce, que ce soit dans l’eau ou sur la terre, relâche dans son environnement des petits bouts de son ADN. La loutre, par exemple, le fait à travers son urine, ses poils, ses déjections, etc.
Nous avons sélectionné 17 endroits dans la Vallée de la Semois. À chaque endroit, nous avons prélevé des échantillons d’eau », ajoute Corentin Rousseau. « Selon la concentration d’ADN dans l’eau analysée, nous obtenons différents seuils de certitude quant à sa présence ou non.
Résultat : la loutre se trouve bel et bien (c’est certain) dans trois des 17 zones : les régions de Vresse-sur-Semois, Mortehan et Chiny. Quatre autres zones indiquent des traces probables, deux donnent des résultats peu clairs, et huit des résultats négatifs.
La loutre est une espèce très importante pour l’équilibre de son écosystème. Si une loutre habite à un endroit, cela veut dire qu’il y a beaucoup de nourriture, de végétation et une eau de bonne qualité !
Si elle est là, c’est donc que les choses vont bien. Depuis des années, le WWF et le Contrat de Rivière Semois-Chiers travaillent à faire de la Vallée de la Semois un véritable paradis pour la loutre : notamment en remettant en bon état des berges et des frayères (les frayères sont des lieux où les poissons se reproduisent), et en installant des « loutroducs », (ce sont des petits passages, comme des petits tunnels, qui évitent aux loutres de devoir traverser les routes).
Il est important de remettre en bon état nos rivières. Comment ? En protegeant la loutre. Si nous protégeons la loutre, d'autres espèces comme la cigogne noire, le martin-pêcheur, le cincle plongeur, des espèces de poissons, les libellules, les plantes indigènes et le chat sauvage en profitent également. C'est pourquoi la loutre est considérée comme "espèce parapluie" : cela veut dire que si on la protège, on protège aussi beaucoup d'autres espèces.
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